Les enfants et pré-ados sont une population difficile à cerner, et pourtant très convoitée par les marques. Pour les références digitales, tout le monde est aussi capable de citer spontanément des sites comme TFou ou Cartoon Network. Mais quoi d’autre ? Et connaît-on assez l’attitude des enfants sur le Web ?
Voilà les nouveaux résultats (avril 2009, c’est plus que frais) d’une étude sur le comportement de navigation / recherche des enfants, menée conjointement par Google et l’Université du Maryland. Et comme je suis généreux, vous trouverez ensuite le maillage des profils des jeunes internautes, rappelés par Camille Jourdain dans l’article « LES ENFANTS ET INTERNET : MOTIVATIONS, FREINS ET PROFILS » sur son blog :
• L’enfant de moins de 11 ans ne regarde pas l’écran quand il tape une requête. Il fixe son clavier pour être sûr de sa frappe. La saisie semi-automatique est alors inutile puisqu’il ne regarde l’écran qu’une fois sa requête tapée en entier,
• Les enfants pensent que « si quelque chose n’est pas sur Google, c’est nulle part »,
• Les enfants de moins de 8 ans sont frustrés face aux messages d’erreurs, qui les déroutent, les bloquent dans leur navigation,
• Les enfants utilisent plus le langage naturel que le langage par mots-clés : ils ont tendance à privilégier une requête d’ordre sémantique,
• Les enfants ne vont jamais en 2ème page de résultat et ne regardent généralement pas plus bas que les 5 premiers résultats,
• Les enfants rêvent d’une recherche et d’une navigation « magique », qui leur permette par exemple d’obtenir un seul résultat (le meilleur), de retranscrire les requêtes vocalement.
Les leçons de cette étude
• Améliorer la recherche semi-automatique en plaçant la box texte en bas de l’écran, pour attirer leur regard pendant la frappe,
• Proposer moins de résultats, moins de liens, avec plus de vidéos et d’images,
• Adapter le contenu des réponses au niveau de lecture,
• Proposer une recherche ou une navigation vocale…
• Et ne jamais demander à un enfant de moins de 11 ans de trouver une réponse qui demande plusieurs étapes de recherche ! Trop compliqué = pas intéressant. « Google c’est facile > j’aime Google »
Et maintenant, un bref rappel de Camille Jourdain (citant LES ENFANTS SUR INTERNET : Les freins et les motivations à l’égard du Web de Christel de Lassus, Décision Marketing, Paris, 2003) :
• Ils surfent plus que la moyenne nationale,
• Ils ne fréquentent pas (ou fréquentent peu) les sites e-commerce,
• Ce qui les attire sur le Web : la variété, le jeu, le challenge, la création, la recherche d’info et la socialisation,
• Ce qui les freine dans leur navigation (et ça rejoint en partie les résultats cités ci-dessus) : la difficulté d’utilisation, le repérage, les blocages, la lenteur et l’absence d’aide,
• Les 5 profils définis, qui peuvent évidemment s’associer selon les enfants : les joueurs (« ils ont une motivation très forte pour se connecter sur Internet dans le but de trouver des jeux »), les fans (« ils se connectent pour obtenir des informations sur les stars, les people ou les sportifs célèbres »), les scolaires (pas besoin de détails !), les pré-ados (« ils recherchent volontairement sur Internet des centres d’intérêts qui les aident à « être plus vieux » ») et les communicants (« ils veulent écrire des mails et participer à des forums pour communiquer avec leur réseau »).
Maintenant vous êtes armés pour créer des interfaces qui répondent à leurs besoins.